Javotte, la servante rousse de Madame de Montespan, s’est ensauvée de la Brenne et du château du Bouchet après son enfergement pour pratiques de sorcellerie. Sous la surveillance d’un Gros-Blond bien vil et scélérat, chef de gueux, elle est contrainte d’aller sur les routes du royaume entourée d’une horde de gens de misère.
Obligée de mendier et de pratiquer maintes petites escroqueries, détournements, vols et larcins, elle doit encore et toujours fuir la maréchaussée. Accueillie par une compagnie de comédiens, eux aussi en rupture de bans, la Rousse déjoue mille dangers pour se garder en vie. Et gagner l’amour de Damien, le jeune premier, pour qui son cœur a des faiblesses…
Usant d’autant de charmes et que de solide bon sens, elle accepte de suivre la troupe, donnant dans la comédie tant sur scène qu’à la ville. Elle jouera la pauvre honteuse, la reine d’Egypte et la dame de compagnie.
Nous la suivrons sur les planches de pauvres théâtres, dans la carriole des acteurs sur les routes du Berry, chez les jeteux de sort, au couvent de la Visitation d’Issoudun, dans les caves inconnues de la Tour Blanche, et aussi dans la forêt de Châteauroux où les charbonniers et le peuple de la forêt sauront la protéger des méchantes actions d’un lieutenant général venimeux comme un aspic.
Dans le style fleuri et imagé de cette fin du XVII siècle, Javotte s’adonnera à la magie et aux sorts, sachant résoudre une situation bien compliquée : comment rendre sa liberté à une rivale qu’elle ne peut que reconnaître comme son égale.
De formation Universitaire, Anne-Marie Aubin a écrit plusieurs ouvrages sur la vie quotidienne dans le Berry du XVIIIe siècle (criminalité en Berry, moeurs et coutumes en Berry). C’est ainsi que ce roman a pu naître d’une longue et patiente consultation d’archives, tout comme « Sortilèges en Brenne » qui précède cet ouvrage. Si la plupart des personnages sortent de l’imagination de l’auteur, certains ont bien vécu sous l’Ancien Régime et donnent du sel à l’intrigue.